Pourquoi 80 % des candidats bloquent sur la rédaction des motivations ?

Décryptage, extraits, erreurs fréquentes et conseils d’experte EJE pour réussir cette partie clé du Livret 2.

La rédaction des motivations est la première grande difficulté rencontrée par les candidats VAE DEEJE.Ce n’est pas un hasard : cette partie demande de se dévoiler, de clarifier un cheminement personnel et professionnel, et d’assumer ce qui les a réellement poussés vers le métier d’Éducateur·trice de Jeunes Enfants.

En accompagnement, je constate que 8 candidats sur 10 restent bloqués plusieurs jours, parfois plusieurs semaines, uniquement sur cette section. Voici pourquoi… et comment dépasser ce cap.

1. Ils confondent motivations… et CV réécrit

La motivation n’est pas une chronologie de postes. C’est un sens, un parcours intérieur, une bascule.

Ce que le jury veut comprendre :

• D’où vient l’intérêt pour la petite enfance ?

• Quel événement, rencontre, expérience a fait naître ce projet ?

• Quels apprentissages ont conduit à ce souhait de devenir EJE ?

• Pourquoi maintenant ?

👉 Erreur fréquente : “J’aime les enfants”, “J’ai toujours voulu travailler avec eux”. Trop flou, trop générique.

Extrait réaliste :

« La première fois que j’ai ressenti le besoin d’accompagner les tout-petits autrement, c’était lorsque… »

2. Ils ne savent pas comment articuler parcours personnel et professionnel

Beaucoup se demandent :“Est-ce que je dois parler de ma vie personnelle ? d’un événement ? d’une reconversion ?”

La réponse : oui, si cela éclaire votre cheminement. Mais non, ce n’est pas un récit intime. On parle du chemin vers le métier.

👉 Écueil courant : raconter toute sa vie… ou rien du tout.

Extrait efficace :

« Mon parcours dans le commerce m’a appris la gestion, la communication et le relationnel. Mais c’est l’accueil d’un enfant porteur d’un handicap dans ma famille qui a profondément transformé ma vision du développement. »

3. Ils ignorent ce que la motivation doit démontrer au jury

Beaucoup écrivent pour “raconter”.Mais la motivation doit aussi prouver qu’ils ont la posture professionnelle d’un EJE.

Le jury cherche des indices sur :

• la capacité d’analyse,

• le positionnement éducatif,

• les valeurs professionnelles,

• la cohérence du projet.

👉 Erreur récurrente : rester descriptif, affectif ou anecdotique.

Piste d’écriture :

« J’ai pris conscience que l’accompagnement du jeune enfant repose avant tout sur l’observation, la remise en question et la collaboration avec les familles… »

4. Ils ont peur de “mal dire”, “trop en dire” ou “ne pas être légitimes”

Le blocage vient souvent de la crainte du jugement. Certains n’osent pas affirmer leur désir réel de devenir EJE. D’autres se sentent “pas assez professionnels”.

Cette peur fige l’écriture.

👉 Conseil pratique : écrire une première version pour soi, sans chercher la forme. On retravaille ensuite avec méthode.

Phrase à débloquer :

« Si je souhaite devenir EJE aujourd’hui, c’est parce que… »

5. Ils écrivent… mais sans structure

Une motivation efficace tient en 3 blocs :

1. Le déclic

→ L’origine de l’intérêt, l’événement clé.

2. Le parcours

→ Ce qui a construit la posture et les compétences.

3. Le sens professionnel

→ Pourquoi le métier d’EJE, et pourquoi maintenant.

👉 Sans cette structure, les candidats s’éparpillent.

Les erreurs les plus fréquentes

(et comment les corriger facilement)

• ❌ Trop long / trop court✔️ Une page maximum, dense, claire.

• ❌ Juxtaposition d’emplois✔️ On garde ce qui nourrit la posture éducative.

• ❌ Discours “je suis quelqu’un de…”✔️ On montre, on n’énonce pas.(« J’ai développé », « j’ai découvert », « j’ai compris que… »)

• ❌ Absence d’ancrage professionnel✔️ Toujours relier aux compétences EJE.

• ❌ Récit personnel trop intime✔️ On éclaire, mais on ne se confesse pas.

  
  

Conseils pour écrire une motivation solide et authentique

• S’appuyer sur un événement clé (rencontre, situation, bascule).

• Montrer l’évolution du regard professionnel.

• Décrire une prise de conscience qui oriente vers l’EJE.

• Faire émerger des valeurs : respect, observation, coéducation, motricité libre, bientraitance, etc.

• Relier au projet professionnel futur.

• Utiliser des phrases courtes, simples, directes.

  
  

Exemple

« Ce qui m’a conduite vers le métier d’Éducatrice de Jeunes Enfants, c’est la prise de conscience progressive que l’accueil du jeune enfant dépasse le simple “garder”. Dans mon expérience en crèche, j’ai découvert la puissance de l’observation, la richesse du travail d’équipe et l’impact d’un aménagement pensé pour soutenir les compétences naturelles de l’enfant. Avec le temps, accompagner les familles, comprendre les besoins individuels et ajuster mes pratiques est devenu central. C’est cette évolution qui m’a poussée à engager une VAE aujourd’hui. Je souhaite me professionnaliser, consolider mes acquis et assumer pleinement ce rôle. »

Mini série

Retrouve l'épisode 1 de notre mini série sur Les motivations Alexia, EJE et accompagnatrice VAE te donne des astuces

Conclusion

Si 80 % des candidats bloquent, c’est parce que rédiger ses motivations n’est pas un exercice administratif. C’est un travail d’introspection, de structuration et de mise en sens.

Mais une fois débloqué, c’est aussi la partie qui met le plus en lumière la singularité de chaque candidat.

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