Faux diplômes en petite enfance : quand l’inaction met en danger
- alexiatsa
- 28 juil.
- 2 min de lecture

Une histoire vraie. Et dérangeante.
C’est au détour d’un accompagnement VAE qu’une de mes apprenantes m’a raconté une situation qui m’a profondément marquée.
Dans une crèche privée, une professionnelle se présente comme titulaire du diplôme d’État d’auxiliaire de puériculture. Mais ses pratiques interpellent très vite l’équipe :
Elle crie régulièrement sur les enfants
Elle impose un rythme unique à tous, sans tenir compte de leurs besoins
Elle adopte une posture autoritaire, déconnectée de toute bienveillance éducative
Le malaise s’installe. Et après quelques échanges… la vérité éclate : le diplôme est faux.
La réaction ? Une non-réaction.
Face à cette révélation, on pourrait s’attendre à une suspension immédiate, une enquête, une alerte aux autorités.
Au lieu de ça, la direction choisit de… la déplacer temporairement. Elle devient maîtresse de maison. Mais rapidement, par manque de personnel, elle est de nouveau affectée auprès des enfants.
Rien ne change. Ni ses pratiques. Ni son statut. Ni la posture de la direction.
Pire encore, la professionnelle justifie :
“Je n’ai peut-être pas de diplôme, mais j’ai toujours travaillé comme ça.”
Et c’est là que le fond du problème se révèle.
Le diplôme n’est pas un simple papier
Le diplôme est :
une reconnaissance officielle d’un savoir-faire et d’un savoir-être
un gage de compétence, d’éthique et de responsabilité
un engagement envers la qualité d’accueil des jeunes enfants
Bien sûr, avoir un diplôme n’est pas une garantie absolue de bonnes pratiques. Mais ne pas l’avoir et exercer malgré tout, c’est une transgression grave. D’autant plus quand les pratiques sont déjà inadaptées, voire maltraitantes.
Ce que révèle vraiment cette histoire
Cette professionnelle a tenté, et ça a fonctionné. Pourquoi ? Parce que la direction n’a pas joué son rôle de garant de la qualité.
Et c’est là que le bât blesse.
Ce n’est pas seulement une fraude individuelle. C’est un système de tolérance, un abandon de responsabilité.
Le gestionnaire d’un EAJE n’a pas uniquement un rôle administratif. Il porte la responsabilité morale et légale de protéger les enfants, d’assurer un cadre sécurisant et encadré par des pros formés.
Une analogie pour réveiller les consciences
Tu laisserais ton enfant monter dans un bus conduit par quelqu’un avec un faux permis ? Non. Alors pourquoi accepter qu’une personne sans formation — et avec des pratiques inadaptées — s’occupe d’enfants au quotidien ?
Que faire ? Rappels essentiels
Les gestionnaires doivent systématiquement vérifier l’authenticité des diplômes. Les fausses déclarations sont passibles de poursuites pénales. Les équipes doivent pouvoir alerter sans crainte en cas de suspicion grave. Les accompagnements à la VAE ou à la formation doivent aussi renforcer la conscience éthique et les pratiques de terrain.
En conclusion
Ce témoignage n’est pas isolé. Et il doit faire réagir.
Le secteur de la petite enfance est en pleine mutation. Les attentes sont de plus en plus fortes. Et pourtant, des failles subsistent, parfois graves.
Et toi, comment réagirais-tu face à une telle situation ? Ensemble, faisons en sorte que la qualité d’accueil reste non négociable.
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