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Discrimination à l’embauche : quand travailler en micro-crèche privée devient un frein !



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1. Une anecdote révélatrice

Lors d’un accompagnement VAE, une candidate m’a raconté une expérience qui m’a profondément marquée.

Diplômée du CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance, elle souhaitait élargir son parcours professionnel en intégrant une crèche municipale.

Jusqu’alors, elle n’avait travaillé que dans des micro-crèches privées : des structures à taille humaine, où polyvalence, proximité et autonomie sont le quotidien.

Motivée, elle adresse une candidature spontanée au service petite enfance de sa ville. Sans réponse, elle relance, et parvient finalement à échanger avec la responsable RH.


La réponse tombe, froide et déstabilisante :


« Nous ne prenons plus de candidatures de personnes venant de LPCR. Notre quota est déjà rempli. »

Deux personnes. Deux embauches. Et un quota pour un type de parcours professionnel.


2. Quand la sélection devient exclusion

Cette réponse m’a choquée. Car au-delà du cas individuel, elle soulève une question essentielle :

Peut-on refuser une candidature en raison du type de structure où une professionnelle a exercé ?

Dans les faits, il s’agit d’une discrimination à l’embauche, déguisée derrière un argument administratif. On ne juge plus les compétences, mais l’origine professionnelle.

Et c’est profondément injuste.


3. Les micro-crèches : un terrain de compétences sous-estimé

Travailler en micro-crèche, c’est loin d’être une expérience “réductrice”.C’est au contraire :

  • gérer des situations variées en effectif réduit,

  • assurer un lien direct avec les familles,

  • développer une autonomie professionnelle forte,

  • porter une vision éducative globale.

Ces qualités sont hautement transférables dans les structures publiques. Mais tant que certains recruteurs ne reconnaîtront pas cette richesse, ces professionnelles resteront injustement écartées.


4. Une fracture préoccupante entre public et privé

Cette anecdote illustre une fracture persistante dans le secteur de la petite enfance :

  • d’un côté, le secteur public, souvent perçu comme plus légitime ;

  • de l’autre, le secteur privé, jugé différemment, parfois dévalorisé.

Or, la qualité d’accueil des jeunes enfants ne dépend pas du statut juridique d’une structure, mais bien de la compétence et de l’engagement des professionnelles qui y travaillent.


5. Changer de regard, c’est agir pour l’équité

Il est urgent de revoir nos critères de recrutement. Au lieu de “quotas”, parlons :

  • de parcours complémentaires,

  • de savoir-être,

  • de motivation réelle,

  • de valeurs éducatives partagées.

Les enfants méritent des professionnelles reconnues pour leur engagement et leur expérience, pas écartées pour leur lieu d’exercice précédent.


6. En conclusion

Refuser une candidature sur la base d’un passé en micro-crèche n’est pas anodin. C’est un frein à la mobilité professionnelle, un manque de reconnaissance du travail accompli, et une atteinte à l’équité dans le secteur.

Valoriser tous les parcours, c’est enrichir collectivement nos pratiques. Ouvrons les portes, au lieu de dresser des murs.


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